
Vendredi 12 décembre 2025

Kilauea (États-Unis / Hawaii, Big Island)
L’épisode 38 de l’éruption en cours du Kilauea a débuté le 6 décembre 2025 à 8h45 (heure locale), avec une hausse rapide du trémor et une chute de l’inflation sommitale et après environ 5 heures de phénomènes précurseurs : des débordements continus avec des fontaines de lave de 5 à 10 m de haut confinées aux deux évents situés à l'intérieur du cône de la bouche nord ayant commencé le 6 décembre à 3h37 ; la bouche sud n’ayant présenté qu’une forte lueur avec des projections intermittentes durant la nuit.
Les fontaines de lave continues ont commencé à 8h45 au niveau des deux évents du cône nord, de 15 à 30 m de haut au début, elles ont rapidement augmenté. La fontaine de la bouche sud a commencé à 8h49 et, en 10 à 20 minutes, les trois fontaines atteignaient environ 150 m de hauteur, formant ainsi une fontaine triple, un phénomène rare, observé pour la première fois depuis le 23 décembre 2024, début de l’éruption.
À 9h40, la fontaine de la bouche sud était environ deux fois plus haute que celles de la bouche nord. Le débit maximal, soit 1000 m3/s, a été atteint juste avant 10h, lors de l'explosion de la bouche sud. Cette bouche élargie a produit une fontaine inclinée de plus de 300 m de haut qui a arrosé la paroi sud du cratère Halemaʻumaʻu. Les projections de pierre ponce incandescente et de lave en fusion de cette fontaine ont détruit le site de la caméra V3 du HVO (cf. vidéo).
La hauteur de la fontaine sud a progressivement diminué tout au long de l'après-midi pour atteindre environ 150 m, en parallèle à une diminution du débit d’effusion. Et après quelque 12 heures de fontaines de lave continues, l'épisode 38 s'est brutalement interrompu à 20h52 le 6 décembre. La bouche sud a cessé d'émettre vers 20h52, marquant la fin de l’épisode, les deux évents nord ayant cessé d'émettre bien plus tôt, vers 11h50. Les fontaines de lave ont atteint des hauteurs de 300 à 370 m durant l'épisode 38. Juste avant l'arrêt brutal de l'éruption, leur hauteur était retombée à environ 120 m. Les fontaines de lave ont produit environ 12,6 millions de m3 de lave. Le débit éruptif moyen combiné des fontaines de lave était supérieur à 190 m3/s. Les coulées de lave issues de ces fontaines ont recouvert 50 à 60 % du fond du cratère Halemaʻumaʻu.
Dans la journée du 6 décembre, le panache de gaz a atteint plus de 6000 m d'altitude. Des téphras, notamment des cheveux de Pélé et des cendres fines transportées par les couches inférieures du panache, sont retombés sur la ville de Pahala et d'autres localités au sud-ouest de l’éruption. La fin de l’épisode a coïncidé avec un passage rapide de la déflation à l’inflation au sommet qui laisse présager un nouvel épisode éruptif dans les prochains jours.

Piton de la Fournaise (France / Île de la Réunion)
Alors qu’une éruption du Piton de la Fournaise semblait possible à brève échéance et que l’accès à l’Enclos avait été fermé fin novembre, les instruments de l’OVPF ont détecté que l’intrusion magmatique s’est arrêtée le 5 décembre 2025. Rien de significatif n’étant remarqué par l’Observatoire le 8 décembre, le préfet a levé les restrictions d’accès à l’Enclos dans les limites des zones balisées.
La sismicité qui a faibli et l’inflation lente de la zone sommitale se poursuivent et suggèrent que la mise en pression du réservoir magmatique superficiel se poursuit. À ce stade, aucune hypothèse n’est écartée (arrêt définitif de l’intrusion, reprise de l’intrusion, nouvelle intrusion) quant à l’évolution de la situation à venir compte tenu de cette sismicité persistante.
Par le passé de telles intrusions ont parfois précédé de quelques jours l’injection finale de magma conduisant à l’éruption, comme cela a été observé récemment en septembre 2022 et décembre 2020.

Axial Seamount (Province volcanique des failles du Pacifique Nord-Est)
Selon des chercheurs de l’Université d’État de l’Oregon (OSU), l’Axial Seamount, ce volcan sous-marin situé au large des côtes de l’Oregon, le long de la dorsale Juan de Fuca dans l’océan Pacifique, dont l’éruption était initialement prévue pour 2025, ne se manifestera pas de sitôt. Les chercheurs de l’OSU surveillent en continu et en temps réel l’activité de ce volcan grâce au Regional Cabled Array (RCAR), un dispositif qui utilise environ 1050 km de câbles sous-marins et plus de 140 instruments pour surveiller en permanence son activité. Ces derniers ont révélé que le seuil de gonflement du volcan est proche de celui de l’éruption de 2015. Alors que l’année 2025 tire à sa fin, le gonflement de l’Axial Seamount est resté stable et la sismicité est relativement faible, ce qui signifie qu’aucune éruption n’est imminente. Au rythme actuel de l’inflation, aucune éruption ne devrait se produire avant le milieu ou la fin de l’année 2026.
Une éruption de l’Axial Seamount en 2026 ne représenterait pas de danger pour la population : ses coulées de lave n’atteignant pas la surface de l’océan, elles ne feraient que remodeler le plancher océanique.
L’Axial Seamount a connu une cinquantaine d’éruptions en 800 ans. Trois ont eu lieu au cours des 30 dernières années : en 1998, 2011 et 2015.

Reykjanes (Islande)
Dans un bulletin publié le 11 décembre 2025, le Met Office islandais indique que le processus d’accumulation magmatique sous Svartsengi dans la presqu’île de Reykjanes se poursuit. Au cours des deux dernières semaines, le rythme d’accumulation est resté relativement stable. Le Met Office ajoute que tant que le magma s’accumule, la probabilité d’une éruption demeure élevée. L’incertitude sur la date d’une prochaine éruption devient plus grande lorsque l’accumulation est lente. Compte tenu du rythme d’accumulation actuel, cette incertitude se chiffre en mois et toute prévision éruptive à court terme est impossible.
Les modélisations montrent que depuis mars 2024, le volume de magma nécessaire pour déclencher une nouvelle éruption semble avoir augmenté par rapport aux éruptions précédentes. Selon les modèles, le volume de magma accumulé sous Svartsengi entre les éruptions depuis mars 2024 a varié entre 17 et 23 millions m3. Les modélisations montrent actuellement qu’un peu plus de 17 millions m3 de magma se sont accumulés sous Svartsengi depuis la dernière éruption de juillet 2025. Ce volume est comparable à celui observé juste avant l’éruption de mai 2024.
L’activité sismique dans la région demeure faible.

Aoba (République de Vanuatu / Ile d'Ambae)
L’activité éruptive s’est poursuivie à Ambae durant la dernière semaine de novembre et la première de décembre. Des panaches de vapeur, de gaz et de cendres étaient visibles sur les images satellites et les webcams. Une anomalie thermique a également été détectée sur les images satellites. Des retombées de cendres ont été signalées dans les localités situées sous le vent. Selon le VAAC de Wellington, les panaches de cendres ont atteint une hauteur de 3,7 km début décembre. Le niveau d’alerte reste à 2 (sur une échelle de 0 à 5) et la population est priée de rester en dehors de la zone de danger A, soit un rayon de 2 km autour des bouches actives du lac Voui.
Source : Département de météorologie et des risques géologiques du Vanuatu (VMGD)![]()
Bur ni Telong (Indonésie, île de Sumatra)
Une forte sismicité est toujours enregistrée sur le Bur ni Telong. Le réseau sismique a détecté une hausse du nombre d’événements volcaniques profonds. De plus, on a enregistré 19 séismes tectoniques locaux. Aucune émission n’a été observée. Le niveau d’alerte reste à 2 (sur une échelle de 1 à 4), mais la zone d’exclusion a été étendue à un rayon de 3 km autour du cratère le 4 décembre 2025. Le public est invité à éviter les zones de fumerolles et de solfatares, en particulier par temps nuageux ou pluvieux.

Semeru (Indonésie / Île de Java)
L’activité éruptive se poursuit sur le Semeru, avec des événements quotidiens enregistrés par le réseau sismique. Des panaches de vapeur et de cendres s’élèvent entre 400 et 1100 m au-dessus du sommet. Une incandescence sommitale ainsi que sur la partie supérieure du flanc sud-est est visible de nuit sur les images des webcams. Le niveau d’alerte reste à 3 (sur une échelle de 1 à 4) et le public est prié de se tenir à au moins 5 km du sommet dans toutes les directions, et à l’écart des ravines en raison des risques d’avalanches et de lahars.

Puracé (Colombie)
L’activité éruptive continue sur le Puracé. La sismicité inclut des épisodes de trémor et des signaux longue période indiquant des mouvements de fluides, et des séismes révélant des fracturations de roches à des profondeurs de 1 à 3 km. Les émissions de gaz et de cendres s’élèvent de 100 à 900 m au-dessus du sommet. Le 3 décembre 2025, une hausse de température à l’intérieur du cratère a été observée par satellite. De faibles retombées de cendres ont été signalées dans plusieurs localités. Le niveau d’alerte reste à l’Orange (niveau 2 sur une échelle de quatre couleurs) et le public est prié de rester à l’écart du cratère.
Kracheninnikov (Russie, Péninsule du Kamtchatka)
L’éruption du Krasheninnikov se poursuit. Une importante anomalie thermique au-dessus du volcan a été identifiée sur les images satellites. Elle a révélé la présence de coulées de lave sur le flanc est-nord-est du 22 novembre au 6 décembre 2025. La couleur de l’alerte aérienne reste Orange (niveau 2 sur une échelle de quatre couleurs).

Nyamuragira (République Démocratique du Congo / Chaîne des Virunga)
Au vu des images satellites, l’éruption du Nyamulagira s’est poursuivie en décembre. Une incandescence était visible sur le fond de la caldeira sommitale et au niveau des coulées de lave actives sur le flanc nord-ouest le 7 décembre. La longueur maximale de la coulée de lave a été estimée à environ 6,5 km par rapport au cratère.
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