Hayli Gubbi (Ethiopie)

Le volcan Hayli Gubbi, le plus méridional et l’un des moins connus de la chaîne de l’Erta Ale situé à environ 15 km au sud-est de l’Erta Ale et dont les dernières coulées datent d’environ 8000 ans, est violemment entré en éruption le dimanche 23 novembre 2025 vers 11h30 heure locale (8h30 UTC). Des habitants ont entendu une forte détonation et ressenti une onde de choc et une explosion a été entendue à 50 km de Semera (190 km au sud du volcan). De nombreux villages environnants, dont Afdera (à 28 km à l'ouest), ont été recouverts de cendres, des cendres qui, en détruisant des pâturages, représentent une menace pour les éleveurs de bétail. Aucun décès n'a été signalé.
Le panache de cendres détecté par les satellites s’est rapidement élevé et a atteint 15 km d’altitude. Vers 14h, les données satellitaires montraient que le panache se propageait dans la haute troposphère et contenait environ 220 000 t de dioxyde de soufre (SO₂). Sa partie supérieure dérivait vers l'est-nord-est. Des images satellite ont également révélé un nuage de matériaux pyroclastiques à plus basse altitude se déplaçant vers le nord sur environ 130 km et s'étendant latéralement sur environ 60 km. Ce panache qui suivait le relief suggère qu’il s'agissait de la composante diluée d'un courant de densité pyroclastique (PDC).
Le VAAC de Toulouse a indiqué que l’activité éruptive avait cessé vers 23h. Il précisait qu'à 00h57 le 24 novembre, un nuage important de cendres et de SO₂ était présent au-dessus du Yémen et d'Oman, et qu'à 10h58, le panache se situait entre Oman et le Pakistan, se déplaçant vers l'est-nord-est à des altitudes comprises entre 7,6 et 13,7 km. Vers 17h, un nuage de cendres s'étendait vers l'est, traversant le sud du Pakistan et le nord-est de l'Inde. À 23h, le nuage de cendres était visible au-dessus du nord de l'Inde et se déplaçait vers la Chine.
Selon le Centre britannique d'observation et de modélisation des séismes, des volcans et de la tectonique (COMET), l'activité explosive survenue à l’Erta Ale le 15 juillet dernier s’est accompagnée d'une intrusion de magma le long d'un dyke qui s'est notamment propagé vers le sud-est en direction de l’Hayli Gubbi. Les images du satellite Sentinel du 16 juillet ont révélé une ligne de fissures éruptives à l’origine de coulées de lave à l’extérieur de la caldeira sud de l’Erta Ale. Un autre groupe de quatre fissures s’est ouvert plus au sud-est, le long du rift, la plus éloignée se situant à seulement 2 km du cratère de l’Hayli Gubbi. Aucun lac de lave n’a été observé après le 18 juillet dans les pit craters de l’Erta Ale, mais les données satellitaires ont indiqué un soulèvement du sol de la région entre le 21 juillet et le 3 août, et un panache blanc anormal a été observé à l’intérieur du cratère Hayli Gubbi le 25 juillet.

Source : The Times of Oman, Smithsonian Institution, CNN, COMET

Kilauea (États-Unis / Hawaii, Big Island)

L’épisode 37 de l’éruption du Kīlauea a débuté à 14h30 (heure locale) le 25 novembre 2025 avec des fontaines de lave jaillissant de la bouche nord. Cet épisode a été précédé de plus de 70 débordements périodiques de lave et de fontaines en dôme, principalement au niveau de la bouche sud, entre le 21 novembre à 9h30 et le 24 novembre peu après minuit et un dernier débordement. La bouche nord a finalement projeté une large fontaine de lave qui a atteint une hauteur maximale de 150 à 180 m, et projeté des coulées sur une vaste portion du fond du cratère. La bouche sud n’a présenté que de faibles projections et des flammes persistantes tout au long de l’événement. Les fontaines de lave de la bouche nord ont légèrement diminué vers 20h et ont finalement cessé à 23h39.
L’épisode 37 a pris fin après environ 9 heures et 10 minutes de fontaines de lave qui ont émis environ 6,3 millions de m³ de lave. Le débit moyen a été supérieur à 190 m³/s. La lave émise par les fontaines a couvert environ 75% du plancher de l’Halemaʻumaʻu. Dès la fin de l’épisode 37, l’inflation a repris au sommet du Kīlauea, signe d’un probable épisode 38 dans les prochaines semaines.
À noter qu’un séisme de magnitude M4,6 s’est produit peu après l’épisode 37 du Kīlauea, à 15 km au sud-sud-est de Fern Forest, sur l’île d’Hawaï, à 5 km sous le niveau de la mer. Ce séisme n’a eu aucun impact sur les volcans Mauna Loa et Kīlauea et ne semble pas être directement lié à l’éruption. La plupart des séismes dans cette région sont provoqués par les mouvements du flanc sud du Kīlauea.
Enfin, lors de cet épisode 37, une vidéo a capturé, près de la fontaine de lave, un tourbillon de poussière parfois baptisé « volnado » (raccourci pour ‘volcanic tornado’) et correspondant à une colonne de cendres, de poussière et de fumée qui se forme lors d’une éruption volcanique et se met à tourbillonner : Vidéo du phénomène

Source : HVO et réseaux sociaux

Piton de la Fournaise (France / Île de la Réunion)

Depuis mi-septembre, l’OVPF constate une légère hausse de la sismicité sous le massif du Piton de la Fournaise. Cette activité, observée à une vingtaine de kilomètres de profondeur sous la région des Plaines, semble traduire une réactivation de la zone de transfert profonde, "potentiellement liée à des mouvements de magma en profondeur ou à une pressurisation accrue dans les conduits internes du Piton de la Fournaise", selon l’Observatoire.
De plus, depuis le 22 novembre 2025, une augmentation modérée de la sismicité a aussi été enregistrée sous la zone sommitale. Les instruments ont d’abord détecté une sismicité profonde (4-5 km) sous la bordure nord du cratère Dolomieu. Ces séismes sont de très faible magnitude (M<0,4), et la hausse actuelle reste limitée, bien en dessous de ce qui avait été observé dans cette zone lors des réactivations profondes de 1998 et 2015. À partir du 24 novembre, cette activité profonde s’est accompagnée de l’apparition de plusieurs événements longue-période (LP), puis, à partir du 26 novembre, d’une légère hausse de la sismicité plus superficielle, vers 2 km de profondeur sous le sommet, au-dessus du réservoir magmatique superficiel, avec 16 événements enregistrés sur la journée.
D’après l’OVPF, cette hausse modérée de la sismicité, en l’absence de déformation significative du sol et de changement notable dans les émissions de CO₂, ne traduit probablement pas une réalimentation majeure du réservoir magmatique superficiel.

Source : OVPF

Bur ni Telong (Indonésie, île de Sumatra)

Une hausse de la sismicité a été observée sur le Bur ni Telong. Un séisme d’origine tectonique de magnitude M4,3 a été enregistré le 25 novembre 2025, à environ 16 km au nord-est du cratère principal. Ce séisme a été suivi d’une intensification de la sismicité sur le volcan, caractérisée par une série de séismes volcaniques profonds.
Le niveau d’alerte a été relevé à 2 sur une échelle de 1 à 4. Il est conseillé au public de se tenir à une distance minimale de 1,5 km de la zone du cratère.

Source : PVMBG

Lewotobi (Indonésie / Petites îles de la Sonde, Ile de Florès)

Une hausse de la sismicité a été observée sur le Lewotobi Laki-laki. Les signaux sismiques ont indiqué une activité à faible profondeur. Une augmentation du gonflement de l’édifice volcanique a également été détectée par les tiltmètres alors que les données GNSS montraient seulement des fluctuations. Le 24 novembre 2025, une hausse du nombre de séismes volcaniques profonds a été constatée, indiquant une remontée rapide du magma.
Le niveau d’alerte a été relevé à 4 (le maximum sur une échelle de 1 à 4) et le public est invité à rester à au moins 6 km du centre du Laki-laki et à 7 km dans une zone s’étendant du nord-ouest au nord-est.

Source : PVMBG

Sangeang Api (Indonésie, Petites Îles de la Sonde, Île de Sangeang)

L’activité du Sangeang Api s’est intensifiée du 1^er au 22 novembre 2025, avec notamment, cinq séismes de type tornillo. Le 18 novembre, une hausse significative de la sismicité s’est accompagnée d’émissions de vapeur et de cendres qui se sont élevées jusqu’à 35 m au-dessus du cratère. La sismicité s’est intensifiée le 22 novembre et une nouvelle éruption a été confirmée par des observations visuelles.
Le niveau d’alerte a été relevé à 2 (sur une échelle de 1 à 4) et le public est invité à se tenir à au moins 3 km du cratère actif. Les émissions de vapeur et de cendres s’élevaient de 200 à 300 m au-dessus du cratère le 23 novembre.

Source : PVMBG

Semeru (Indonésie / Île de Java)

L’activité éruptive se poursuit sur le Semeru après l’éruption du 19 novembre 2025. Environ 300 habitants ont été évacués ce jour-là suite à une série de coulées pyroclastiques ayant parcouru jusqu’à 13 km sur les flancs sud et sud-est du volcan. Les autorités ont aussi évacué 137 randonneurs qui campaient à moins de 8 km du sommet. Le soir du 20 novembre, 1116 personnes étaient hébergées dans des centres d’accueil. Si aucun décès n’a été déploré, trois personnes ont été gravement brûlées. Des retombées de cendres ont atteint plusieurs villages. On dénombre 21 maisons gravement endommagées, ainsi qu’un établissement scolaire et un centre de santé. De plus, environ 204 ha de terres agricoles ont été recouverts par la cendre. Le niveau d’alerte reste à 4 (le maximum sur une échelle de 1 à 4).

Source : PVMBG

La Cumbre (Equateur / archipel des Galapagos, île Fernandina)

L’Institut géophysique (IGEPN) a enregistré un séisme volcano-tectonique de magnitude M4,3 sous le volcan La Cumbre, sur l’île Fernandina, dans l’archipel des Galápagos, le 17 novembre 2025, suivi d’un intense essaim sismique.
Fernandina a connu près de 30 éruptions depuis 1800. La Cumbre figure parmi les volcans les plus actifs du point chaud des Galápagos. Sa dernière éruption avec des coulées de lave ayant atteint la mer a eu lieu du 2 mars au 9 mai 2024.

Source : IGEPN

Bezymianny (Russie, Péninsule du Kamtchatka)

Une puissante éruption s’est produite sur le Bezymianny le 26 novembre 2025, avec un panache de cendres qui est monté jusqu’à 11,4 km d’altitude. La couleur de l’alerte aérienne a été relevée au Rouge en raison des explosions susceptibles de perturber le trafic aérien.
Le KVERT indique que l’activité du Bezymianny a augmenté progressivement avant l’éruption, avec une importante anomalie thermique visible sur les images satellites entre les 16 et 20 novembre. Durant cette période, des avalanches incandescentes ont dévalé le flanc sud-est presque quotidiennement. L’incandescence était visible dans le cratère et des panaches de cendres, produits soit au sommet, soit par des avalanches, s’élevaient parfois jusqu’à 4 km d’altitude.

Source : KVERT